21 Juin 2016
La Fédération Française de la Couture, tout comme celle de la Haute Horlogerie ou des Spiritueux, délimitent la notion de luxe dans chacun des secteurs en imposant une certaine réglementation. Les étoiles pour les hôtels par exemple, distribués par des experts, offrent à un établissement une image particulière qui renvoie à ses valeurs et permet de l’identifier ou pas comme un « Hôtel de Luxe ».
Malgré tout, la surabondance et l’omniprésence du luxe rendent son identité confuse. Le luxe donne l’impression d’être partout, et accessible à tous : la massification pose le problème de la distinction entre vrai luxe et faux luxe appuyé par l’essor du web et mis en danger par la contrefaçon.
Le luxe a perdu ses repères et rompu avec ses codes classiques. Le langage Vuitton résonne aujourd’hui dans les cités et les logos Chanel et Dior sont portés par les plus jeunes consommateurs incapables de résister à une évolution de la mode vestimentaire appelé plus communément « Fashionista ».
Malgré tout, le consommateur identifie toujours le luxe au travers de trois secteurs majeurs : la Haute Joaillerie comme Cartier, Boucheron, Chaumet ; l’automobile comme Ferrari, Rolls-Royce, Jaguar ; et la Haute Couture comme Chanel, Dior, ou encore Gautier qui renvoient fidèlement à la symbolique propre au luxe.
Mais qui est-ce qui aujourd’hui définirait réellement ce luxe ?
En effet, si dans les années 40 la marque imposait son style et ses codes, aujourd’hui c’est le consommateur qui déclenche le mouvement et définit le luxe. Après l’avoir rendu plus accessible, une nouvelle éthique se façonne : le consommateur cherche à posséder moins mais mieux. Cette recherche du qualitatif renvoie à un plaisir égotique, le prix ne déclenche plus l’achat, le consommateur veut investir dans ce qui lui est cher.
La luxèse (oxymoron) est une nouvelle tendance de consommation et une philosophie de vie récente, qui « nous invite à hiérarchiser nos priorités et à opérer un retour sur soi ».
Les marques de luxe et leurs dirigeants doivent profiter de ce nouveau courant pour replacer le luxe dans son écrin.
Mots-clés : identité, code, luxe.